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Le Marché de la Liberté (Masina) : symbole de résilience et d’unité populaire

Le Marché de la Liberté (Masina) : symbole de résilience et d’unité populaire

Introduction

À Kinshasa, chaque marché raconte une facette du peuple congolais : Zando, la tradition commerciale ; Gambela, la débrouillardise ; et le Marché de la Liberté, lui, raconte la dignité et la résilience.
Situé dans la commune de Masina, à l’est de la capitale, ce marché est né d’une époque mouvementée et reste aujourd’hui un symbole fort de la liberté et de la solidarité du peuple kinoise.

Il est vaste, vivant, et organisé avec une rare efficacité pour un marché populaire. C’est un lieu où le commerce rencontre la mémoire collective, où la modernité se mêle au vécu des quartiers populaires.

1. Une naissance historique et symbolique

Le Marché de la Liberté a vu le jour à la fin des années 1990, à un moment charnière de l’histoire congolaise. Il a été construit sous l’impulsion du président Laurent-Désiré Kabila après la chute du régime du maréchal Mobutu.

Son nom, “Marché de la Liberté”, n’est pas anodin : il rend hommage à la lutte du peuple pour sa souveraineté et sa dignité.
Les habitants de Masina et des communes voisines (Ndjili, Kimbanseke, N’sele) ont contribué eux-mêmes à son édification, symbole d’une œuvre populaire née de la volonté collective.

📍 Adresse / Quartier : Commune de Masina, Kinshasa Est
🏙️ Province : Ville-province de Kinshasa

2. Une structure moderne au cœur d’un quartier populaire

Contrairement à Zando ou Gambela, le Marché de la Liberté se distingue par son organisation spatiale.
Il est vaste, aéré, avec des allées mieux délimitées et une architecture pensée pour faciliter la circulation.

Les stands sont regroupés par catégories :

  • Zone alimentaire : fruits, légumes, poissons, viandes, épices.

  • Zone textile : tissus wax, vêtements, chaussures, sacs.

  • Zone artisanale : bijoux, paniers, objets en bois, articles ménagers.

  • Zone électronique : téléphones, radios, accessoires, lampes solaires.

Son aménagement a souvent été cité comme un modèle de modernisation des marchés populaires en Afrique centrale.

3. L’ambiance : entre énergie populaire et fierté locale

Se promener au Marché de la Liberté, c’est ressentir la chaleur humaine de Kinshasa-Est.
Les vendeurs, souvent regroupés par familles ou associations, accueillent les clients avec un mélange de curiosité, de gentillesse et de fierté.

Les couleurs explosent : le rouge du piment, le vert du pondu, le jaune des mangues, les imprimés des pagnes.
Les sons forment une musique urbaine : les klaxons des taxis-bus, les cris des vendeuses, les slogans politiques ou religieux inscrits sur les murs.

Le marché est une véritable scène de vie, où les Kinois de tous les âges et de toutes les conditions viennent acheter, vendre, discuter, rire, débattre — bref, vivre.

4. Les produits et les savoir-faire locaux

Le Marché de la Liberté est réputé pour ses produits d’origine diverse :

  • 🥬 Produits du terroir : pondu, fumbwa, feuilles de manioc, aubergines, gombos, maïs, haricots.

  • 🐟 Poissons du fleuve et du lac : tilapia, capitaine, chinchard, poissons fumés.

  • 👗 Mode et textile : tissus wax hollandais, pagnes “Hitarget”, habits cousus localement, perles et bijoux artisanaux.

  • 🧺 Artisanat et objets domestiques : paniers en raphia, sculptures, mortiers, ustensiles traditionnels.

  • ⚙️ Produits modernes : gadgets chinois, outils, pièces détachées, téléphones.

Ce mélange du traditionnel et du moderne reflète la dualité même de Kinshasa : une ville à la fois enracinée et tournée vers l’avenir.

5. Un lieu de solidarité et de transmission

Derrière le tumulte commercial, le Marché de la Liberté est avant tout un espace communautaire.
Les vendeuses se regroupent en “mamans commerçantes”, des associations locales qui s’entraident, partagent les bénéfices, organisent des tontines et soutiennent les membres dans les moments difficiles.

Les jeunes y trouvent souvent leur premier emploi comme porteurs ou revendeurs.
Beaucoup apprennent ici l’art de la débrouille et de la négociation, deux piliers de l’esprit congolais.

Le marché devient ainsi une école informelle de la vie, où se transmettent savoirs, astuces et valeurs de solidarité.

6. Conseils pour les visiteurs

Heures recommandées :

  • Matin (6h–10h) pour les produits frais.

  • Après-midi (14h–17h) pour le textile et l’artisanat.

Comment s’y rendre :

  • En taxi ou en bus depuis le centre-ville de Kinshasa (30 à 45 minutes selon la circulation).

  • En moto-taxi (wewa) depuis Masina Sans-Fil ou le Boulevard Lumumba.

Astuces pratiques :

  • Portez des vêtements légers et fermés : la foule est dense.

  • Négociez avec respect : le sourire ouvre plus de portes que les billets.

  • Goûtez le poisson braisé de Masina, souvent servi à l’entrée du marché.

  • Prenez quelques photos — mais toujours avec l’accord des commerçants.

7. Anecdotes et symboles vivants

  • Le marché est surnommé par les habitants “le marché du peuple”, car il a été bâti sans aide étrangère.

  • Pendant les élections et événements politiques, il devient un lieu d’expression citoyenne : affiches, débats, chansons militantes.

  • Certains commerçants travaillent ici depuis plus de 20 ans, témoins silencieux de la transformation urbaine de Kinshasa.

Conclusion

Le Marché de la Liberté de Masina n’est pas un marché comme les autres. C’est un monument populaire, un symbole de résilience, d’unité et d’indépendance.
Chaque stand raconte l’histoire d’un peuple qui refuse la fatalité, qui transforme les difficultés en opportunités, et qui célèbre la vie à travers le commerce.

Pour qui veut découvrir la vraie Kinshasa, loin des façades modernes, le Marché de la Liberté est une étape incontournable : un espace où la liberté s’exprime dans la parole, le sourire, le travail et la fierté d’être congolais.

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