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Les Beignets & Thé du Matin : le rituel matinal des Congolais

Les Beignets & Thé du Matin : le rituel matinal des Congolais

Introduction

Il est 6 heures du matin à Kinshasa. Les rues commencent à s’animer, les taxis klaxonnent, et une odeur familière se répand : celle des beignets chauds qu’on sert avec du thé bien sucré. Ce duo simple mais irrésistible fait partie de la vie quotidienne de millions de Congolais.

Bien plus qu’un petit-déjeuner, les beignets & thé représentent une culture de la convivialité et du partage, un moment où la ville se réveille ensemble, dans les marchés, les écoles et les quartiers populaires.

1. Origine et ancrage culturel

Le beignet, appelé aussi mikate en lingala ou makala dans d’autres régions, est un héritage culinaire africain revisité à la sauce congolaise. Fait de pâte de farine, de levure, d’eau et de sucre, il est frit dans l’huile jusqu’à devenir doré et croustillant.

Servi avec du thé noir bouillant et très sucré, il est devenu au fil du temps le petit-déjeuner national officieux.

2. Le rituel du matin

Chaque matin, dans les quartiers de Kinshasa, Lubumbashi, Kisangani ou Goma, des vendeuses installent leurs marmites d’huile bouillante. Les enfants en uniforme d’école, les travailleurs pressés, les étudiants et même les fonctionnaires s’y retrouvent.

Le thé, servi dans de grands verres, est souvent parfumé au gingembre ou à la citronnelle. Les beignets, eux, se dégustent brûlants, parfois saupoudrés de sucre.

3. Goût et sensations

  • Beignets : croustillants à l’extérieur, moelleux à l’intérieur, légèrement sucrés.

  • Thé : fort, sucré, parfois épicé, qui réchauffe et réveille.

L’association des deux crée une harmonie parfaite : le gras du beignet est adouci par le thé sucré, un équilibre simple mais addictif.

4. Où les trouver ?

  • Kinshasa : dans presque chaque rue, surtout dans les quartiers populaires comme Masina, Ndjili, Bandalungwa et Limete.

  • Lubumbashi (Haut-Katanga) : stands de rue, surtout près des écoles et universités.

  • Kisangani (Tshopo) : très présents dans les marchés matinaux.

  • Goma (Nord-Kivu) : accompagnés parfois de pain beurré local.

📍 Adresses typiques :

  • Devant le marché de Gambela (Kinshasa)

  • Rond-point Victoire (Kinshasa, Kalamu)

  • Université de Lubumbashi (UNILU) – stands matinaux

  • Marché central de Kisangani

5. Symbole social

Les beignets & thé ne sont pas qu’un repas : c’est une institution sociale. On s’y retrouve pour :

  • discuter des nouvelles du jour,

  • échanger sur la politique ou le football,

  • partager un moment avant d’aller travailler.

C’est un point de rencontre démocratique : riche, pauvre, jeune, vieux, tout le monde se retrouve autour d’un beignet fumant.

6. Variantes régionales et modernes

  • Mikate nature : les plus classiques, sans garniture.

  • Mikate farcis : parfois remplis de viande hachée ou de haricots.

  • Pain-beignet : une combinaison populaire où le beignet est coincé dans un morceau de pain.

  • Version moderne : certains cafés branchés de Kinshasa revisitent les mikate avec du chocolat, de la crème ou des fruits.

7. Valeur nutritionnelle

Même si les beignets restent une gourmandise grasse et sucrée, ils fournissent :

  • de l’énergie rapide pour commencer la journée,

  • un apport convivial qui renforce le lien social,

  • une simplicité accessible à toutes les bourses (1 à 2 USD pour un combo thé + beignets).

8. Conseils pour le voyageur

  • À essayer absolument : prenez vos beignets dans un stand de rue tôt le matin, pour une immersion totale.

  • Ne pas avoir peur : même si les conditions sont modestes, l’expérience vaut largement le détour.

  • Moment idéal : entre 6h et 8h, quand les beignets sont encore chauds et que la ville s’éveille.

Conclusion

Les beignets & thé du matin ne sont pas simplement un petit-déjeuner : ils incarnent la culture de la rue congolaise. Dans ce rituel quotidien se trouve l’âme d’un peuple chaleureux, qui sait transformer la simplicité en un moment de joie partagée.

Pour le voyageur, c’est une initiation indispensable à la vie locale : goûter un beignet brûlant en sirotant un thé trop sucré, au milieu de l’agitation d’un marché de Kinshasa ou de Lubumbashi, c’est entrer dans le rythme du Congo.

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